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ToggleQu’est-ce que le No Kill ?
Pendant des milliers d’années, la pêche avait pour unique dessein de fournir de la nourriture aux humains. Cependant, au cours de la dernière décennie, le terme “No Kill” est devenu de plus en plus répandu, ouvrant ainsi une nouvelle dimension à la pêche : celle du sport ! Le No kill est très répandu pour la truite mais c’est avant tout un état d’esprit du pêcheur.
Origine de cette pratique
L’origine de cette pratique remonte aux États-Unis, avec la pêche des salmonidés et du black-bass. Elle est connue sous diverses appellations telles que le « catch and release », la « graciation » ou encore la « pêche sans panier ». En France, elle gagne en popularité grâce à l’émergence d’une nouvelle génération de pêcheurs et à la mise en place de zones de pêche dédiées.
En réalité, le geste de relâcher un poisson n’est pas une nouveauté dans le respect des réglementations en vigueur, notamment lorsque la taille du poisson est inférieure à la taille légale prescrite ou en cas de capture accidentelle durant la période de fermeture de la pêche. Cependant, ce qui constitue une évolution récente, c’est la pratique systématique du relâchement de poissons que l’on aurait autrement consommés par le passé.
La pratique responsable du No Kill
Cette démarche vise à capturer un poisson pour ensuite le relâcher dans des conditions optimales, lui permettant de poursuivre sa vie, de se reproduire et éventuellement d’engager de nouvelles luttes. Le No Kill, bien plus qu’une simple action raisonnée, incarne également une philosophie : il ne suffit pas de se prévaloir du No Kill à tout va pour surfer sur la tendance, sans adhérer à quelques règles élémentaires qui confèrent toute la dimension à cette pratique.
Les adeptes de la pêche à la carpe sont probablement ceux qui embrassent le plus le No Kill, bien que les pêcheurs de poissons carnassiers rattrapent de plus en plus leur retard. Néanmoins, certains comportements répréhensibles persistent et, je l’espère, disparaîtront des rives dans le futur.
La France peine encore à suivre, comme c’est souvent le cas, et les mentalités restent solidement enracinées dans notre culture. Des études ont montré que le taux de survie des prises effectuées à l’aide de leurres avoisine les 97 %, un chiffre qui pourrait encore être amélioré grâce à une pratique responsable du No Kill.
Pratiquer la pêche en No Kill !
Comme on l’a observé, le No Kill est devenu à la mode et, comme toute tendance, tout le monde veut s’y adonner sans pour autant comprendre et mettre en œuvre les bases.
Les poissons sont fragiles, encore plus hors de leur habitat naturel. Cette fameuse photo à tout prix, chaque pêcheur la connaît, ce moment où l’ego prévaut sur la vie du poisson. Pour un pêcheur se revendiquant du No Kill, c’est regrettable. Afin de prendre cette photo sans nuire à la vie de notre compagnon de jeu, voici quelques règles de base à respecter :
Temps hors de l’eau : La teneur en oxygène dans l’eau et dans l’air diffère considérablement, l’air contenant quatre fois plus d’oxygène. Par conséquent, les poissons supportent mal cette forte variation, qui peut endommager leurs organes les plus sensibles. Pour éviter cela, les branchies doivent rester humides, quelle que soit la météo. Gardez cela à l’esprit !
Manipulation : Une règle souvent négligée au profit de la photo, encore une fois ! Le corps du poisson demeure fragile et souvent mou. Il est donc très facile de blesser votre prise par une simple pression des mains. Les poissons passent la majeure partie de leur temps en position horizontale. Leur anatomie, la disposition de leurs organes et la circulation sanguine ont évolué en conséquence. Oubliez donc les prises en position verticale, qui pourraient entraver la circulation sanguine vers les différents organes !
La position de vos mains est une fois de plus cruciale. Sans vous blesser, vous pouvez tenir les petits spécimens par la bouche. À éviter : les doigts dans les ouïes, qui pourraient les endommager, ainsi que les prises par les parties molles du corps, comme le ventre. Privilégiez une main sous la tête et une main sous la queue, où le squelette est plus solide.
Avant toute manipulation, pensez à mouiller vos mains pour préserver le mucus recouvrant les poissons, leur offrant une certaine protection.
Environnement : Souvent, le simple fait de poser votre poisson peut lui nuire. L’herbe, tout comme le bois, le béton et d’autres surfaces, affecte la peau et donc le mucus des poissons, pouvant causer de micro-lésions invisibles à l’œil nu. Une épuisette humide demeure le meilleur moyen de tenir le poisson !
Matériel : Les blessures au niveau de la bouche sont courantes, bien qu’elles cicatrisent relativement vite. La pratique du No Kill vise à relâcher la prise dans les meilleures conditions possibles. N’hésitez donc pas à remplacer les triples hameçons de vos leurres par des simples, ce qui facilitera le décrochage et ménagera la bouche du poisson. Dans le même esprit, aplatissez les ardillons de vos hameçons !
Dans le même registre du matériel, je déconseille l’achat et l’utilisation du Fish Grip ! Souvent employé à mauvais escient, il déforme et détruit les mâchoires de nombreux poissons.
Voilà quelques bonnes pratiques qui vous permettront de manipuler au mieux vos prises sans nuire à leur survie. Tout pêcheur pratiquant le No Kill doit perfectionner sa technique autant que sa méthode de pêche. Malheureusement, bon nombre d’entre eux oublient rapidement ces bonnes pratiques pour immortaliser un instant exceptionnel…
Où pratiquer la pêche en no kill ?
De nombreux parcours en Vallée de la Dordogne sont désignés en tant que « no-kill », comprenant des tronçons réservés à la préservation des poissons de toutes espèces, ainsi que des tronçons dédiés au no-kill spécifique des salmonidés, des carnassiers ou des black-bass. Toutes ces options sont à explorer ici !
La pêche écoresponsable se concrétise par une approche qui combine à la fois le no-kill et le prélèvement raisonné. Dans ce contexte, le prélèvement est effectué de manière pondérée et occasionnelle. Le pêcheur choisit de garder quelques poissons durant la saison de pêche pour sa propre consommation, tout en veillant à ne pas compromettre les ressources naturelles. Les prises sont largement inférieures aux quotas de pêche autorisés.
Que ce soit pour la simple jouissance de la pêche ou pour la délectation culinaire, la décision vous appartient !
Dans les deux cas, les poissons sont relâchés à l’eau, mais il est important de noter que leur taux de survie varie considérablement en fonction de la méthode de pêche employée et de la manière dont les poissons sont manipulés. Une mauvaise manipulation peut entraîner la mort du poisson en quelques minutes voire heures après sa remise à l’eau.
Comment bien relâcher son poisson ?
Tous nos conseils pour assurer sa survie dans les meilleures conditions !
Que vous pratiquiez le no-kill ou non, il arrivera un jour où vous devrez remettre un poisson à l’eau en raison de sa taille insuffisante, de son statut d’espèce protégée ou d’une période de fermeture.
Il est important de comprendre que les chances de survie du poisson dépendent non seulement de votre manière de pêcher, mais également de la façon dont vous le remettez à l’eau.
Voici nos recommandations avant et pendant la capture, afin de libérer vos prises dans des conditions optimales et ainsi augmenter leurs chances de survie après leur remise à l’eau.
Avant la capture : Approfondissez vos connaissances sur les poissons pour éviter les zones de reproduction et les espèces protégées !
En ce qui concerne le matériel :
- Optez pour un fil plus résistant que nécessaire pour réduire au maximum le combat.
- Privilégiez les hameçons simples dépourvus d’ardillon, de préférence des hameçons circulaires.
- Utilisez une épuisette en matière plastique ou à petites mailles sans nœud.
- Munissez-vous d’une pince pour décrocher plus aisément l’hameçon.
Pendant la capture :
- Abrégez le combat autant que possible pour éviter une fatigue excessive au poisson.
- Humectez vos mains avant toute manipulation du poisson (cela préservera la couche de mucus qui protège sa peau).
- Servez-vous de l’épuisette et de la pince pour le décrocher.
- Si vous ne comptez pas le photographier, évitez de le sortir de l’eau.
- Si une photo est souhaitée, tenez le poisson à deux mains et, surtout, ne le gardez pas hors de l’eau plus de 10 secondes, sa survie en dépend !
- Pour le relâcher, positionnez-le face à un courant faible, maintenez-le sans mouvements brusques. Ainsi, le courant traversera naturellement ses branchies sans effort supplémentaire. Attendez qu’il parte de lui-même une fois qu’il aura repris des forces.
Pourquoi relâcher le poisson ? Les objectifs sont doubles :
- Préserver les stocks de poissons actuels et futurs, en garantissant à nos enfants la possibilité de pêcher pendant de nombreuses années.
- Contribuer à l’équilibre des écosystèmes aquatiques en permettant aux poissons de jouer leur rôle naturel dans ces environnements fragiles.